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La question de dépendance s’oppose à la vision d’une Afrique souveraine et compétitive 

L’Afrique peut répondre aux besoins énergétiques des marchés internationaux.

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L’Afrique peut répondre aux besoins énergétiques des marchés internationaux.

Avec des opportunités d’emploi limitées, la question de la dépendance de certaines économies africaines devient de plus en plus préoccupante. Bien qu’elle détienne les plus importantes réserves de terres arables inexploitées de la planète, la guerre de la Russie en Ukraine fait tant de mal à l’Afrique, face à la pénurie de blé et des biens de caractère stratégique.  

Quelques pays d’Afrique sont particulièrement vulnérables à la flambée des prix des denrées alimentaire et de l’énergie. 

Au Nigeria, premier producteur de pétrole brut en Afrique, le prix du gazole avait triplé. Le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana, le Kenya et l’Éthiopie sont particulièrement dépendants des exportations d’engrais, dont le prix a augmenté de 34% entre février et mars 2022.  

Malgré qu’elle regorge des matières premières nécessaires à la fabrication des engrais, l’Afrique dépend principalement des importations pour doper ses sols. En Afrique du Sud par exemple, les engrais représentent 36 % des dépenses en intrants. La Côte d’Ivoire et le Kenya ont vu leurs activités de commerce agricole vers l’étranger plonger, avec la rupture des chaînes d’approvisionnement. 

Mystérieusement épargnée la catastrophe sanitaire redoutée de la pandémie de Covid-19, et géographiquement éloigné de la guerre de la Russie en Ukraine, le continent paie pourtant un lourd prix. L’inflation et la crise alimentaire pourraient conduire à des troubles sociaux majeurs. La région a déjà̀ connu plusieurs coups d’État depuis 2020, venant s’ajouter un ralentissement économique prolongé.  

Toutefois, en dépit de la montée des incertitudes, les indicateurs économiques indiquent que le continent est la prochaine grande région de croissance dans le monde. 

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L’Afrique est bien positionné en tant qu’alternative pour répondre aux besoins énergétiques des marchés internationaux et en profiter pour diversifier ses chaînes d’approvisionnement et de valeur. 

Quelques initiatives panafricaines ont émergé. Ce mois passé à Lomé, trois chefs d’État et des ministres d’Afrique subsaharienne se sont rassemblés pour surligner la nécessité de rendre accessibles aux producteurs les engrais de qualité en vue d’assurer une autosuffisance alimentaire. 

En outre, le Nigeria, le Sénégal, le Mozambique et la Tanzanie, qui représentent plus de 10 % des réserves connues de gaz naturel dans le monde, pourraient bénéficier de la diversification énergétique de l’Europe. Cela nécessiterait toutefois d’importants investissements ; la forte demande en gaz devrait engendrer le développement de nouvelles infrastructures.  

Le potentiel de l’Afrique comme partenaire et marché pour les biens et services va au-delà de l’énergie ; les pays africains peuvent aligner leur évolution industrielle avec de nombreux secteurs, depuis les services financiers et l’industrie manufacturière jusqu’aux produits chimiques et pharmaceutiques. Les pays africains doivent se faire reconsidérer sous un jour nouveau. 

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