La semaine passée, plus de 400 participants se sont réunis à Abidjan, Côte d’Ivoire, pour le Forum régional de la sécurité sociale pour l’Afrique.
La protection sociale et le rôle des institutions de sécurité sociale pour le développement sont des questions d’actualité prioritaires pour la région. Mais, pour être vraiment au service des besoins du continent, une réelle stratégie de sécurité sociale est celle dont le centre reste le capital humain.
Il ne peut pas y avoir de développement des systèmes de protection sociale si les pays africains ne saisissent pas leurs opportunités de développer un tissu industriel propre à l’Afrique.
La protection sociale moderne est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures des hommes politiques, des institutions, des acteurs professionnels et des chercheurs ; et il ne s’agit pas de nier le rôle des modèles existants. Mais un modèle africain de protection sociale doit prendre en compte le déficit de l’emploi formel, la jeunesse de la population, la réalité du secteur informel et la faible qualité des ressources humaines.
En partie, les systèmes sociaux africains tiennent leur inefficacité au fait que ce sont souvent des modèles importés, en déphasage avec la réalité sociale des communautés africaines. Il est vrai qu’en Afrique les besoins de sécurité sociale ne sont pas totalement pris en charge, mais les réalités du continent ne permettent pas de copier littéralement les modèles occidentaux qui, par ailleurs, n’ont cessé de montrer leurs limites.
Malgré la volontés politique, les services de protection sociale en Afrique resteront faibles parce que les États dont la gestion et la prestation de ces services contribuent à la résilience et à la pérennité sont ceux qui favorisent des politiques d’emplois, d’éducation et de formation.
Le continent dispose de la main d’œuvre potentielle la plus importante à l’échelle mondiale. Ce réservoir de compétences originaires d’Afrique subsaharienne est un véritable gisement de valeur pour les entreprises. La crise sanitaire et l’invasion de l’Ukraine ont remis au goût du jour les questions de souverainetés industrielle, sanitaire, alimentaire et énergétique en Afrique.
L’Afrique doit s’adapter avec urgence pour être en capacité de saisir de nouvelles opportunités industrielles et créer de nouvelles expertises. C’est dans ce contexte que les institutions africaines pourront mettre en œuvre de bonnes pratiques de protection sociale.
